Trophée Prospectacles
Paris, le 10/08/2024
Le 28 juillet dernier, c'est Anne Carrère (FR-83) et son spectacle "Non, Je Ne Regrette Rien" qui se sont vu attribuer le Trophée Prospectacles du Meilleur Tribute Piaf. Retour sur l'héritage artistique de La Môme et cet hommage sans égal.
Chanteuse à la voix unique jamais égalée, Edith Piaf a puisé dans sa vie la matière de chansons devenues immortelles. De la misère à la gloire elle a connu l’alcool, la maladie, la drogue et les amours tragiques. Chère au cœur des français, elle reste la meilleure représentante de la chanson réaliste et son répertoire est devenu la référence lorsqu’il s’agit de chanter l’Amour.
Sa jeunesse
Sa légende raconte qu’elle serait née le 19 décembre 1915 à Paris sur les marches du 72 rue de Belleville et qu’elle aurait été recueillie dans la pèlerine d’un agent de police avant d’être déclarée à la mairie du XX° sous le nom d’Edith Giovanna Gassion. Dans la tourmente de la Grande Guerre sa mère, chanteuse itinérante, et son père, contorsionniste bientôt mobilisé, ne peuvent s’occuper d’elle et la confient à sa grand-mère Louise tenancière d’une maison close en Normandie. Plus choyée par les pensionnaires que par sa grand-mère elle y passe sept ans avant de rejoindre son père pour vivre la vie des petits cirques itinérants dans lesquels elle interprète des chansons de l’époque. Puis ce sont, avec son amie Simone, les bals musettes, les casernes, les bars à prostituées, les cabarets de misère.
Sa carrière
En 1935 elle est repérée par Louis Leplée qui l’engage au Bœuf sur le toit et lui donne son premier nom de scène : la Môme Piaf. L’année suivante c’est Raymond Asso qui la programme à l’ABC, à l’Alhambra et à Bobino. Il lui rend son prénom et lui fait rencontrer Marguerite Moreno qui composera ses plus grands succès : Mon légionnaire, Hymne à l’Amour, Milord, Les Amants d’un jour… Le public est immédiatement conquis par ce petit bout de femme qui chante, en simple robe noire et les mains dans le dos, sa vie, ses joies, ses amours tragiques autant avec son âme qu’avec sa voix. Avec des tournées en Europe et en Asie et son passage au Carnegie Hall certaines de ses chansons comme la Vie en rose deviennent des standards internationaux.
Haute et claire à ses débuts sa voix, devenue rauque et profonde, n’a jamais perdu de sa puissance même lorsqu’épuisée par les excès, l’alcool, les drogues, la morphine et la polyarthrite elle donne en 1961 une série de concerts à l’Olympia menacé de fermeture. Ceux-ci resteront parmi les plus mémorables et les plus émouvants de sa carrière.
Ses amours
Généreuse, amoureuse, passionnée, en 1949 la mort du boxeur Marcel Cerdan sera le drame de sa vie. Entre douleur et chagrin elle devient peu à peu dépendante de la morphine et de l’alcool et mettra des années pour se consoler de la perte de son grand amour.
Dénicheuse de talents elle mêle alors amours et carrières en devenant le pygmalion de jeunes artistes tels que Yves Montand, Charles Aznavour, Les Compagnons de la Chanson, Georges Moustaki, Charles Dumont, Eddie Constantine ou Gilbert Bécaud. Ses histoires d’amour sont nombreuses, durent plus ou moins longtemps mais elles sont toujours passionnées. À une époque où la femme est loin d’être l’égale de l’homme, elle se moque des conventions et mène sa vie comme elle l’entend.
Elle vit sa dernière histoire avec Théo Sarrapo, un jeune chanteur d’origine grecque de vingt ans son cadet, qu’elle épouse et qui l’accompagne jusqu’au 10 octobre 1963 lorsqu’une rupture d’anévrisme est fatale à l’artiste âgée seulement de quarante-sept ans.Bien que l’Église lui refuse des obsèques religieuses en raison de sa vie privée jugée « scandaleuse » la France lui offre des obsèques quasi nationales. Quarante mille parisiens défilent devant sa tombe du Père Lachaise qui continue à être quotidiennement fleurie
Edith Piaf est aujourd’hui l’artiste française dont les titres sont les plus repris dans le monde entier, y compris outre-Atlantique. Nombreux sont les chanteurs de toutes les générations et de tous les horizons, tels que Franck Sinatra, Ray Charles, Grace Jones, Johnny Halliday, Maurane, Patricia Kaas ou Gainsbourg, qui ont repris son répertoire sur des scènes françaises ou internationales ces soixante dernières années.
C’est autour d’un de ses derniers succès en forme de bilan « Non, je ne regrette rien » que Anne Carrère a créé son spectacle éponyme avec le parrainage de Charles Dumont. Sur les traces de son ainée elle a ainsi foulé à son tour les planches du Carnegie Hall avec les chansons de la Môme, et tourne dans le monde entier.
En savoir plus : https://anne-carrere.com/
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