Peinture, sculpture, photographie, bande dessinée, musique... L'exposition "Beauté Congo", qui se tient du 11 juillet au 15 novembre à la Fondation Cartier à Paris, retrace 90 ans d'histoire de la scène artistique congolaise. Visite guidée.
Au Congo (actuelle République démocratique du Congo), lorsqu'on ponctue une phrase par kitoko, cela signifie quelque chose comme : Wouhaa ! Ça en jette ! C'est beau ! « Beauté Congo, 1926-2015, Congo Kitoko », titre de l'exposition qui rassemble trois cent cinquante oeuvres d'art des années 1920 à nos jours, promet donc de surprendre. On y voit, pour la première fois réunis par André Magnin, des artistes de la période moderne révélés par un administrateur colonial belge, Georges Thiry, qui découvre, dans les années 20, les décorations de cases. De style abstrait chez le peintre Djilatendo, au Kasaï, ou figuratif avec les délicates scènes d'animaux d'Albert Lubaki et de sa femme Antoinette, dans la région du Katanga. Inquiet de voir ces peintures disparaître, Thiry se transforme en mécène et fournit papier, encre et pinceaux.
"Ces toiles sont uniques, ardentes, elles ne peuvent être produites que par des artistes congolais”...
Il ne tarde pas à commercialiser ces aquarelles en Europe, où Lubaki et Djilatendo furent exposés au palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1929, puis à Vincennes et à Rome... avant de disparaître totalement du paysage de l'art, en 1935. Dix ans plus tard, le Breton Pierre Romain-Desfossés quitte sa famille et la France pour s'installer à Elisabethville (Lubumbashi), où il crée l'Académie d'art populaire indigène, surnommée l'atelier du Hangar. Une dizaine d'artistes en sortiront : Pilipili Mulongoy, Mwenze Kibwanga, Sylvestre Kabala... Ils chroniquent la vie rurale où l'homme est en osmose avec la nature et ses traditions. « Ces toiles sont uniques, ardentes, confie André Magnin, elles ne peuvent être produites que par des artistes congolais. Mais il n'est pas nécessaire de connaître le contexte de leur production pour apprécier leurs qualités esthétiques, il suffit juste de regarder. » Au début des années 1950, ces tableaux voyageront jusqu'au MoMA, à New York, et en Afrique du Sud.
La période qui suit l'indépendance est plus connue de nous grâce à l'essor, tout d'abord, de l'école des Beaux-Arts de Kinshasa et au développement des communications. La capitale ne dort plus, elle chante, sur des rythmes merengue, tango, cha-cha-cha et, surtout, au son de la rumba zaïroise du musicien Franco ou de Papa Wemba. Les gars en tenue de cow-boys se pavanent sur les trottoirs et annoncent déjà les « sapeurs » (Sape : société des ambianceurs et personnes élégantes) qui se manifesteront contre l'« abacost » (abréviation de « à bas le costume »), tenue vestimentaire d'inspiration communiste imposée par Mobutu.
Entre 1965 et 1975, « Kin-la joie, Kin-la folie », comme l'appelle le romancier congolais Achille Ngoye, est en effervescence. La peinture dite populaire, plus politique que naïve, règle ses comptes avec le colonialisme et, plus tard, avec la corruption et le despotisme de Mobutu. Les toiles colorées emplies de personnages truculents sont exposées en pleine rue, aux murs des ateliers de Chéri Samba, Chéri Chérin ou Moké, provoquant des embouteillages monstres. Aujourd'hui, une génération d'artistes engagés, Pathy Tshindele, J-P Mika, Eddy Ekete et d'autres, représentent la nouvelle génération où l'ambiance, l'agitation, la vitesse, la fureur, le chaos des grandes villes africaines s'expriment dans les oeuvres. Et comme toujours, c'est kitoko !
1929 Première exposition d'Albert Lubaki et Djilatendo à Bruxelles.
1946 Création de l'Académie d'art populaire indigène (dite l'atelier du Hangar), par Pierre Romain-Desfossés, à Lubumbashi.
1978 Exposition « Art partout » dans les rues de Kinshasa.
2004 Exposition de Chéri Samba à la Fondation Cartier pour l'art contemporain
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Publié(e) par Shadow le 17 mars 2024 à 16:29 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 17 mars 2024 à 1:24 0 Commentaires 1 J'aime
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Publié(e) par Shadow le 29 novembre 2023 à 12:26 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 21 novembre 2023 à 13:24 0 Commentaires 1 J'aime
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