PARIS
Direction « la gare »
Dépêchez-vous quand-même
Les chiens aboient
Comme eux, nos douleurs ont un maître
Déchire cette lettre, brûle-là !
Mais fais quelque chose !
Ils se réfugiaient sous les arcades
Boulevard de l'hôpital, pénètrent dans un bar
jouxtant la Préfecture de Police
Je suis fatigué de tout
J'ai faim
Attache-moi
Livre-moi
Je paierai au prix fort
Ton vertige
Ton silence
Ton oubli
L'ESCALE V
Paroles humaines si vaines mais souveraines. Distance par quoi je nomme le bien. Bâteaux de l'Expresse à quai. Belle ligne. Hauteurs imposantes du bâtiment. Militaires français au bar. Sept heu-res du matin. Bière à outrance. Agressifs, peu ai-mables, hargneux, médisants. A la moindre oppo-sition « casseront ». Impuissance des serveurs. Haine ordinaire.
Rénovation du musée Schoelcher. Embauche à pied d’œuvre dès le lundi matin. Splendide façade. Encadrements en pierre de Jaumont piquetée. Vo-
lets et portes en bois sombre de Guyane . Appuis forgés des fenêtres. Bleu indigo. Dentelles de fruits pour colonnades dix-huitième. Ocre compacté des crépis. Palmiers faméliques dans la cour d'entrée.
Chasseurs de lumière tapis dans leurs creux d'om-bre. Une statue sauvée de la fonte durant la secon-de guerre mondiale par le Président Gaston Mon-nerville. Liberté sous les traits d'une femme. Le li-
vre du droit porté comme un enfant. Cet homme à terre qui tend un bras fatigué.
CGM
Express Compagnie
Vernoux
Saint-François
Saint-Claude. Basse Terre
Pépinière Lesueur
Jardins de Courcelles
Circuits balisés. Grèves. A l'affût. Mensonges, bras d'honneur. Passages en force. Sagacités sacarsti-ques.
Indifférence des Anges Gardiens de la Capitainerie du port lors de l'assemblée générale du Syndicat des marins-pêcheurs. Réduction des maillages é-
gale contre-partie financière. Occupation des ad-ministrations. Silhouettes fatiguées, allongées sur les bancs. Grimaces du squale à la proue des fer-ries. Mortes journées.
Sous-sols mouvants. Routes désossées par la furie d’Éole.
Manants des chemins. Religion de la défonce. Le courant nous emporte. Chaleur étouffante. Bronches attaquées par les rafales de joints. Caraïbe-Café, seul troquet ouvert. Fête de le musi-que sur la place. Le cadre s'élargit enfin, la phrase
se délasse, prend ses aises.
Apparemment café des blancs-de-peau. Cinéma la Renaissance. Rose bonbon. Quel œil ne serait frappé par les multiples habitations en tôle...
Vie à ciel ouvert. Luxe des étreintes.
LORIENT
- Cette guerre ne dit pas son nom ! J'étouffe, hurle
Marcel .
L'économie ventoline ses idoles-à-triques. Mar-ches forcées. Bastonnades.
Corruption à Grande Vitesse. Malladollars
dans les pognes.
A trois cent kilomètres/heure
Entre mes cuisses Martin Goule, tu boufferas ma rate.
Paysage à visage humain. Est-ce trop demander ?
Contre toute algèbre nostalgique enferrée aux dolmens
J'ai la cheville délicate, remarque Marcel Jean
Le pied ferme, embraye l'inspecteur, tu tiens le cap !
Leur sourire d'hommes ivres dessine des roses des sables.
Duel et ainsi chacun ferait face à sa réalité
Aux étoiles les palourdes braillent à tue-tête.
Spécialement cette nuit, à n'y rien comprendre.
Un improbable...
Océan. Les veines jaillissent à la source du bas.
Par la pipette du verrier
Voilà comment l’Univers se partage les Eaux
Fraîches invitations. Migrations messagères.
Signe distinctif ?
Cimes serties à l'auriculaire
Les poètes comme les faux billets circulent librement.
L'ESCALE V
Types errants. Végétaux sans racines... Personnalisent les angles, noircissent les fentes.
Leurs pieds, qui ne saurait mieux les dépeindre, les aimer, sinon la pierre des chemins. Lier, délier. Aller-retour. Dedans-dehors. Opérations à
cœur ouvert. Gouffres éclairés. Scandales. Oppro-bes.
Quel dieu travesti m'adresse la parole, vingt, trente fois par jour ?
Au carrefour, je viens de croiser Baudelaire.
Cette terre, et elle seule, m'autorisera le retour.
Si cela ne peut s'appeler de la poésie, de quoi parle t-on ?
Insultes sur les planteurs. Peuple élu à l'ombre de l'autre. Se tenir prêt à enjamber le seuil de la porte. Rideaux tirés. Rouge bordeaux sur les boulevards. Par gros temps. Mer démontée. Trompettes. Cordes pincées.
L'écartement soigneusement éduqué d'un poignet à l'autre.
Nous partageons les toilettes et la salle de bains.
La porte toujours ouverte, tu sortiras vérifier si la serviette est sèche. J'abandonne tout espoir de ce côté pour mes vêtements. Taux d'humidité trop élevé.
Rutile. Brille. Patine
Bœuf émincé, bol de riz. Petit enfant noyé dans un verre d'eau. Gobeur de mouches. Cœur de rose
Carré de sucre fondu. Attitudes princères sur la durée. Nu cette nuit, sous la caresse...
PARIS
Ils se réveillent
Verres épars. Choc répété des lettres
Deux mains robustes
Une pensée
Qui des matins
De la raison éventée au petit matin
J'ai besoin de toi.
L'ESCALE V
Réforme du marché de la banane
A qui appartient la terre ?
Comment au lendemain de l'abolition, les droits
de l'accession à la propriété furent-ils bafoués ?
Quotidien des préliminaires.
Gâteaux sur l'étagère.
Pâté soufflé.
Mémoire Vaudou de vos dentelles pâtissières
C'était toi et lui
Pas une règle morale
Toi et lui comme des géants à l'origine des mondes
Question d'enchaînement
La chaleur assouplit les gestes
Pacifie les paroles
Si tu veux écrire, pas d'autre moyen
Pratique par déduction
Dans la boule de verre de ma prose
tourne la Roue
PARIS
Il descend à tâtons, bouge maladroitement les cadres.
Enfin à la cuisine, repousse les volets, pose une casserole sur le feu.
Manque d'air évident.
Un mince filet de lumière blanche glisse mystérieusement de dessous la porte du frigo.
Quel soutien espérer ? Se demande t-il inquiet.
L'ESCALE V
Verse. Averse. Musée St John Perse.
Heure douce, tête sur l'enclume.
Lauricisque. Jarny.
Je pointe à l'agence des retouches.
Église Sainte Victoire.
Enfances animées d'amour.
Femmes plumitives.
Les cafards de la chambre, de la grandeur d'un pouce, s'enhardissent : Ils connaissent mes ha-bitudes.
Frottant à la gorge des arbres leurs gros cigares,
quel moribond, sous chacun de tes regards, pon-
dra son œuf ?
Femmes révoltées.
Leurs baisers ont un goût de miel d'acacia.
Je connais la Mangrove des corps, sa vague de fond.
Elle surgit de partout ;
Oreille idéale des matins enfouis dans le moelleux des paresses.
Après deux tours de vélo, la bande m'emmène sur un chantier.
Fête d'ardoises brisées.
Je n'ai pas à rougir de ces comparaisons.
L'aurions-nous vécu, lu ou écrit ?
Vérité parce que ligne après ligne.
Peuple de l'au-delà des mers, et peut-être de la mort.
LORIENT
Gouache jouvencelle
La ville rembobine ses lumières
Longues phrases autour de l'iris dilaté
Récit du corps à travers champs
Accroupie, les deux mains reposant sur les cuisses, l'arme à portée de...
Rampe vers elle, tire la langue, tire !
Ou plutôt, continue le garçon en bousculant la fille sur Marcel Jean : « Fous-lui ta chatte sur la gueule ! »
Avale-le !
Arrières saisons reposées. Toute ma vie ce pays dormait ;
A y mettre ténèbres. A te supplier
Visage à demi-rieur sous le porche
Ton sourire à deux pattes roucoule sur ma poi-trine
Démarre donc !
Ils ne sont pas là pour penser mais pour rêver
Flambeaux dans la nuit
Volets fermés
Pluies grises
Tortures dociles
De vous à moi
Je sors
Deuil hélitreuillé
Follement arrimé au silence des quais
Attaché, menotté, ceinturé
Porte-le en toi
Coup de tête dans le gong solaire
Je m'appuie de toutes mes forces
Tu me reçois
Ta langue me sèche les couilles
La pluie valse au bras des tempêtes
Champagne
Comick-Bull's
Bleu ciel fendu
Joies fertiles
PARIS
Télécommande à la main, il visionne la scène
« Tu as bien fermé la porte à clef ? »
Ralenti sur : « Appelle l’ascenseur »
Puis il descend en silence
Quatre étages plus bas
se soulager dans la foule
Par temps de guerre le courrier arrive difficilement
les factures bloquent les tiroirs
les chèques se perdent
Je parle de la guerre quotidienne de la misère
qui nous jette dans les rues
L'ESCALE V
Port d'embarquement
Entrepôts
Histoires vues et entendues
Livres policiers, romans noirs, érotisme à la porte des chambres
Sur descentes de lit
Passion de...
Quelques billets en poche
Liane des îles
Intelligence instinctive des garçons seuls
T'assurent aussitôt de ce qu'ils partageront
Précisément
Enquête sanitaire: Les moustiques ont une atti-rance pour les peaux claires.
Un cabri bêle durant toute la nuit
Esprit réincarné d'une femme morte en couches
Rastas parias
Au flanc des versants volcaniques les regards ressuscitent le film de ces derniers jours
Un homme, blanc ou noir, un homme seulement
J'ai appris à dire oui
Après m'avoir branché sur le patron du bar, elle m'invite à déguster une assiette
N'importe quelle forme de solitude réjouit mon appétit
Adoption
Elle n'attendait pas de commentaire de ma part
Mais à trop insister la soif s'en est mêlée
Jusqu'à ce qu'elle traverse la scène sans me voir
Je suis en tout
Je suis la transparence
Bienvenue dans
CULTURE-BIS
Publié(e) par Shadow le 28 mars 2024 à 23:23 0 Commentaires 1 J'aime
Toujours là. Oui, le chanteur Ben Nodji, est toujours là depuis 2001. Il chante régulièrement dans les bars de Paris (mais pas que), chante en province, en Belgique. Ses chansons les plus connues ? 'Belle dans sa robe', 'Cissoko', 'Rien n'est écrit d'avance'. Notre troubadour comorien a pour citation favorite 'Vivre c'est aimer'…
ContinuerPublié(e) par Shadow le 17 mars 2024 à 16:29 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 17 mars 2024 à 1:24 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 17 mars 2024 à 0:51 0 Commentaires 1 J'aime
De gauche à droite : Naïma, Michelle Heron, Jann Halexander, Charlotte Grenat, Marcelle Martin, Inma de la Campa, Mamady Diabaté, concert de Jann Halexander au Théâtre de la Clarté, 15/03/2024…
Publié(e) par Shadow le 26 février 2024 à 19:09 0 Commentaires 1 J'aime
« Les femmes auront des noms de fleur » Bertrand Ferrier chante Mama Béa Tekielski pour le Mars féministe de la librairie Publico avec Sébastyén Defiolle et Claudio Zaretti, guitares En bref Portraits de femmes, cris de révoltes, chansons d’espoir – un voyage dans le répertoire bouleversant de Mama Béa Tekielski. En un peu moins bref Les musiciens…
ContinuerPublié(e) par Shadow le 26 février 2024 à 18:12 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 26 février 2024 à 18:11 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 17 décembre 2023 à 1:03 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 11 décembre 2023 à 22:30 0 Commentaires 0 J'aime
Publié(e) par Shadow le 29 novembre 2023 à 12:26 0 Commentaires 1 J'aime
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