L'ESCALE V
Contre toute attente la neige tombe,
ployant les branches du grand chêne de la prairie.
Aux rares passants,
l'éclairage public révèle la pâleur du blanc manteau
qui recouvre le paysage.
Il dort à mes côtés,
enfoui sous les chaudes couvertures du lit.
Le réveil indiques trois heures du matin.
Un sommeil aux multiples aventures dont il revient
bredouille.
Il n'est pourtant que de l'observer suçoter l'extré-mité de ses phalanges,
farfouiller du nez dans le tissu de ses T-shirts,
comme un chien de chasse sur la piste du gibier.
Geindre, soupirer, s'exclamer :
- La porte s'ouvre de l'intérieur !
Puis sa main descend le long d'un hypothétique
tableau, le cou désespérément tendu.
PARIS
Tu as pris l'argent ?
Oui.
Comme çà, ils te l'ont donné..., d'entrée ?
Oui.
Combien, allez..., combien ?
Deux cent... Deux cent pour éviter les complica-tions.
Tu as changé les draps ?
Tu parles que non ! Je suis redescendu et je leur ai dit que le voie était libre.
Comme toujours.
Ce con voulait pas prendre les clefs, c'est elle qui l'a poussé.
… Comprends pas. Et l’ascenseur ?
Le même cirque.
Ferme la porte... J'pense pas qu'ils reviennent rôder dans les parages.
LORIENT
Août
Ma langue fraîche fouille sous les miroirs des Palais.
Colonies de vacances. Je me souviens, enfant...
Le vieux poste de guet
Siestes à l'ombre des barques
Soleil sanguin, « Ses douceurs noires, bleues, roses »
Couchant habillé du velours et des soies du Crépuscule.
Bretagne:Folklore-mode comme bœuf-mode
déroule sa magie sous bobine
La chaleur est telle que nous marchons les yeux fermés.
Seule la femme le tenait sous la menace de l'arme
Quand les deux garçons se sont jetés sur lui
Marcel jean, conseiller au Ministère de la culture
ligoté dans son duvet...
Coups de tête, gong prolongé, les yeux bandés.
Pris dans le sommeil lourd des poings cognés
il entend à peine les explications de l'inspecteur
« Malgré le cordon policier, des bandes isolées de
trois, quatre individus passent entre les mailles du
filet ».
Aux pieds de on enfance, à quelques mètres de mes années,
je venais ici avec les gosses de la Marine et des Arsenaux, répond Marcel...
L'ESCALE V
Nous délivrons à chaque amant de passage des origines provisoires
Nous rions de tout spontanément
La souffrance nous est étrangère
Nos familles nous ignorent
Nos dimanches sont légion, se comptent au nombre de quatre par semaine
Nous arpentons les halls de gare
Nous voyageons au fil des pages, l’œil aux aguets
Nous imaginons des chaînes pour les briser
Nous peignons la nuit sur nos visages
Nous laissons fondre sous nos palais
Ce que nous taisons
PARIS
Téléphone
Je vous rappelle que votre compte est bloqué
J'attends votre chèque, ne soyez pas mauvais joueur
Et entre temps
Qu'est-ce que je fais ?
Veuillez m'excuser
Je prends quelqu'un d'autre sur la ligne
LORIENT
Tes vagues lèchent mon dos
Je me baigne dans la chaleur de ton corps
Sous les yeux des amours de jeunesse
la soie filée de nos pas sur la plage
Mais-l'encolie-mauve
Garçons aux lèvres humides
L'eau coule sous ma jambe gauche
dénude le cou des lilas meurtris
Enfin de ces mots qui ne troublent pas la vie
Notre histoire débutait ainsi :
« l'animal porté sur mes épaules jusqu'au cam-pement du soir, vendu à un riche paysan obsédé par la peur de mourir. Allongés dans le même lit, partageant le sommeil comme un plat unique dans lequel nos doigts se cherchent »
Folklore-mode comme bœuf-mode
déroule sa magie sous bobine
Quai-ouest, Kemper bagad, Asturies, Festival Interceltique, cirque à poch'trons, Conquest Ame-rica, Celtic's brothers
Pied gauche posé sur la dentelle des rochers
Les poissons filent sous l'ombre agile des mains
Puis la gueule hors de l'eau, quand
le pouce et l'index écrasent les ouies
Hurle le sonneur
lignes découvertes
renaissances
Sous cette chaleur, poursuit Marcel Jean
L'ESCALE V
Je veille et discerne au faîte des arbres les traits
de visages connus et inconnus
Dans ce monde la réalité du jour se situe « très en haut »
et la nuit est un fin brouillard de peau qui recouvre la terre. Tel un enfant, je soulève le boîtier de cet étrange théâtre.
Un entre-lac de jambes s'enroule autour de corps dont les bassins esquissent des figures lascives, sous les tirs croisés de rires mutins aux respirations précipitées, de luttes entremêlées de caresses et de baisers, n'ayant pas le temps d'entendre.
« Nous luttons pour mieux nous perdre »
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Publié(e) par Shadow le 17 mars 2024 à 16:29 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 17 mars 2024 à 1:24 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 17 mars 2024 à 0:51 0 Commentaires 1 J'aime
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Publié(e) par Shadow le 26 février 2024 à 19:09 0 Commentaires 1 J'aime
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ContinuerPublié(e) par Shadow le 26 février 2024 à 18:12 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 26 février 2024 à 18:11 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 17 décembre 2023 à 1:03 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 11 décembre 2023 à 22:30 0 Commentaires 0 J'aime
Publié(e) par Shadow le 29 novembre 2023 à 12:26 0 Commentaires 1 J'aime
Publié(e) par Shadow le 21 novembre 2023 à 13:24 0 Commentaires 1 J'aime
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