La date limite de soumission pour le colloque "La cooccurrence : du fait statistique au fait textuel" qui se tiendra à Besançon (France) les 8-10 février 2012 est repoussée du 10 au 30 septembre 2011. Page web du colloque:
http://laseldi.univ-fcomte.fr/php/accueil.php?cas=6&id=9 La cooccurrence : du fait statistique au fait textuel
Besançon, 8-9-10 février 2012
Depuis 60 ans et l’historique affirmation de Firth «you shall judge a word by the company it keeps », les travaux sur la cooccurrence se sont multipliés dans le monde pour devenir un champ à part entière de la linguistique de corpus et de la linguistique textuelle.
Au-delà des perspectives très diverses (études phraséologiques, extraction d’expressions idiomatiques, traduction automatique, désambiguïsation sémantique d’homographes, fouille de textes, description et modélisation textuelles, mise à jour des thématiques du discours, etc.), au-delà aussi des variantes terminologiques pas uniquement imputables à des effets de traduction (cooccurrence, collocation, colligation, corrélats, associations, etc.), ces travaux foisonnants reposent sur une posture contextualisante commune et sur une approche probabiliste du langage partagée [London school (Firth et Halliday) puis Birmingham school (Sinclair), Laboratoire de Saint-Cloud (Tournier), etc.]. Le postulat est en effet ici que le sens naît toujours en contexte, qu’il se construit à partir du co-texte, et la cooccurrence représente la seule forme objectivable, minimale mais calculable, de ce co-texte.
Le colloque « La cooccurrence : du fait statistique au fait textuel » (Besançon, 8-10 février 2012) veut aujourd’hui faire le point sur les études en cours, confronter les méthodologies, analyser les enjeux.
Sans exclure les études lexicologiques, phraséologiques ou le traitement automatique de la langue dont les avancées théoriques aussi bien que les nouveaux algorithmes de calcul, les outils d’extraction et de représentation des réalités cooccurrentielles pourront être présentés, on portera une attention particulière, dans la voie lointainement initiée par Halliday & Hasan, à la cooccurrence comme facteur primordial de la textualité.
Partant du simple calcul des paires de mots statistiquement cooccurrentes dans le corpus ou du simple repérage des mots statistiquement associés à un mot-pôle donné, les contributions devront chercher à apporter un éclairage novateur sur des phénomènes cooccurrentiels plus complexes comme les réseaux cooccurrentiels intriqués qui structurent un texte, la cooccurrence généralisée (Viprey) ou la poly-cooccurrence (Martinez) qui construisent des structures d’équivalence, ou de résonance, non obvies, ou encore sur les cooccurrences indirectes (A => B => C) ou de deuxième génération qui à force d’itération prétendent épuiser le texte. Si le texte est aujourd’hui perçu comme une entité réticulaire avec ses récurrences, ses échos, ses rhizomes, la cooccurrence doit permettre de le décrire et le modéliser.
L’axe syntagmatique et la linéarité orientée du texte pourront aussi être problématisés. D’abord purement statistique, la définition de la cooccurrence comme coprésence régulière de deux unités linguistiques dans une fenêtre textuelle donnée pourra être enrichie par des contraintes distributionnelles dans la tradition harrissienne ou des contraintes de contiguïté, d’orientation, de place ou d’enchaînement pour rejoindre la notion de pattern, de segment répété (Salem) ou de motif (Longrée et Mellet).
Enfin, une attention particulière pourra être portée aux cooccurrences sur des niveaux linguistiques étagés, c’est-à-dire à celles qui concernent non pas seulement deux mots comme c’est habituellement le cas dans le cadre du traitement du vocabulaire, mais deux éléments grammaticaux, ou, de manière croisée, des éléments lexicaux et grammaticaux, des lemmes et des étiquettes morphosyntaxiques, etc.
Certaines commnications pourront porter sur l’histoire proprement dite de cette dimension dans la constitution et l’évolution de la linguistique textuelle, dans les domaines francophone, anglo-saxon, scandinave, mais aussi dans le reste du monde.
A l’exception de ces dernières, les propositions de communication devront prendre appui sur l’étude de corpus précisément définis et, par delà le traitement et l’analyse des données, mettre fortement en évidence l’apport méthodologique et/ou théorique de la contribution.
Les langues du colloque seront le français et l’anglais.
Modalités de soumission :
La proposition de communication prendra la forme d’un résumé long (deux pages) accompagné d’une bibliographie de référence, et sera envoyée dans un fichier anonymé à
sylvie.mellet@unice.fr et
jmviprey@gmail.com Les actes du colloque seront publiés, après un nouveau processus de soumission, relecture et sélection, dans le numéro 11 de la revue CORPUS, à paraître en novembre 2012.
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