L’Institut français est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) français. Opérateur du ministère des Affaires étrangères et du Développement international pour l’action extérieure de la France, il a remplacé en 2011 l’association Culturesfrance avec un périmètre d’action élargi et des moyens renforcés (décret n° 2010-1695 du 30 décembre 20101 faisant suite à la loi relative à l'action extérieure de l'État adoptée le 12 juillet 20102).
Préfigurateur (juin 2010), puis premier président exécutif (2011-2015) Xavier Darcos fut entouré de Sylviane Tarsot-Gillery à qui a succédé Anne Tallineau, directrice générale déléguée, et de Laurence Auer, puis Pierre Colliot3, puis Nicolas Gomez4 secrétaire général. Xavier Darcos eut pour successeur Antonin Baudry, lui-même rapidement remplacé par Denis Pietton.
L'Institut français travaille en étroite relation avec le réseau culturel français à l’étranger constitué de 96 instituts français et de 445 Alliances françaises dans le monde5. Le processus de rattachement à l’Institut français des structures culturelles d’une dizaine de missions diplomatiques a été mené à titre expérimental : le Cambodge, le Chili, le Danemark, les Émirats arabes unis (EAU), la Géorgie, le Ghana, l’Inde, le Koweït, le Royaume-Uni, le Sénégal, la Serbie, Singapour et la Syrie6 sont les pays où est expérimenté de 2011 à 2014 le rattachement à l'Institut français7,8, mais il est jugé non concluant et le ministre décide de renoncer à ce projet9.
En créant l'Institut français, le gouvernement a en effet souhaité confier à une même agence la promotion de l’action culturelle extérieure de la France en matière d’échanges artistiques - spectacle vivant, arts visuels, architecture -, de diffusion dans le monde du livre, du cinéma, de la langue française, des savoirs et des idées. À ce titre, il développe un nouveau programme de diffusion de la culture scientifique.
L’Institut français poursuit les missions d’accueil en France des cultures étrangères, à travers l’organisation de « saisons » ou festivals et de coopération avec les pays du sud, en assurant notamment la gestion du Fonds Sud cinéma, dispositif de soutien au cinéma du sud, en partenariat avec le Centre national du cinéma et de l'image animée. Il développe un programme de résidences internationales en France comme à l’étranger.
Il assure également de nouvelles missions de formation et professionnalisation des agents du réseau culturel français à l’étranger.
Le premier institut français fut créé en 1907 à Florence par Julien Luchaire, grâce à l’aide de la Faculté des lettres de Grenoble. Par la suite d'autres suivront qui joueront un rôle important dans la construction de liens culturels profonds entre la France et chaque pays.
Historiquement les instituts français créés dans la première moitié du XXe siècle sont nés grâce à l'implication d'établissements universitaires, alors que les centres culturels français, créés généralement plus tard, dans la seconde moitié du XXe siècle ou au début du XXIe siècle ont été créés directement par l'État français. Cette différence n'existe plus et les centres culturels adoptent désormais progressivement la dénomination d'institut français.
Certains établissements ont un statut binational, régi par un accord intergouvernemental, notamment en Guinée (Conakry), en Guinée-Bissao (Bissao), au Mozambique (Maputo), en Namibie (Windhoek) ou au Niger (centre culturel franco-nigérien Jean Rouch de Niamey).
Les 143 instituts français et centres culturels français10 sont hors de France des établissements relevant du ministère des Affaires étrangères et du Développement international chargés de promouvoir la coopération culturelle, intellectuelle et audiovisuelle entre professionnels, de présenter la création contemporaine française et francophone pour tous les publics (à commencer par le jeune public), de promouvoir l'enseignement supérieur français auprès des étudiants et enseignants étrangers et d'offrir une offre complète d'enseignement de la langue française.
Ils ont généralement au sein des ambassades de France dont ils dépendent, un statut d'établissement à autonomie financière qui, sans leur conférer la personnalité juridique, donnent à leur directeur la qualité d'ordonnateur et la responsabilité du budget dévolu à l'établissement (dotation du ministère des Affaires étrangères et ressources propres), avec un fonds de réserve non soumis à l'annualité qui permet une programmation pluriannuelle. À partir de 2010, le ministère a mis un œuvre un programme de fusion rassemblant dans chaque pays les différents instituts français préexistant et le service de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France dans un institut français unique.
Ils sont financés majoritairement ou partiellement par leurs recettes propres, levées au titre de leur offre de cours de français langue étrangère (structurellement bénéficiaire) et du mécénat (pour ceux ayant une véritable ambition en matière d'ingénierie culturelle). L'impact de l'investissement financier consenti par l'État français pour l'entretien de ce réseau (charges de fonctionnement, charges de personnel) doit ainsi être évalué au cas par cas en fonction de l'effet de levier de son investissement ; l'ensemble du dispositif de coopération culturel français à l'étranger est désormais couvert par des procédures de contrôle de gestion qui permettent, de manière quantitative (et dans une moindre mesure qualitative) d'évaluer le ratio coût/efficacité de ce dispositif).
Par ailleurs les instituts français de recherche à l'étranger (IFRE) dépendent conjointement du ministère chargé des affaires étrangères et du CNRS.
Aujourd'hui, les instituts français et centres culturels français (CCF) constituent des leviers indispensables pour le développement de coopérations en réseau entre professionnels de la culture et de l'enseignement ainsi que pour la promotion de la diversité culturelle et linguistique.
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